"Lector in fabula"

Tout ce que je peux lire/relire et qui peut me tomber sous la main dans le domaine du Livre :


 A 

Frankenstein Délivré de Brian Aldiss
Hélios / 2017 / 302p. / couverture : ZALARTWORKS
Voyage dans le temps, rencontre avec une créature mythique...

Citation du livre :
"D'abord, les systèmes deviennent impersonnels. Puis ils semblent acquérir un esprit qui leur est propre, et enfin ils deviennent positivement pernicieux !" 




Spin de Nina Allan
Tristram (Souple) / 2015 / 85p. / couverture : Thierry Dubreil












La main tendue de Poul Anderson
Le Passager Clandestin / 2014 / 66p.












Nous autres réfugiés d'Hannah Arendt
Editions Allia / 2019 / 43p.

Citation du livre :
"Toute nationalité nouvelle nous fascine, exactement comme une robe neuve réjouit une femme de taille imposante, qui y voit la promesse d'une silhouette tant désirée. Mais, comme elle aime cette nouvelle robe seulement tant qu'elle croit en ses vertus miraculeuses, elle s'en défera aussitôt qu'elle découvrira que sa stature - ou, en l'occurence, son statut - n'en est aucunement modifiée. 
Que l'inutilité apparente de tous nos déguisements étranges ne nous ait pas encore découragés pourrait surprendre. S'il est vrai que les hommes apprennent rarement de l'histoire, il est tout aussi vrai qu'ils pourraient tirer un enseignement de leur expérience personnelle, laquelle, dans notre cas, n'a de cesse de se répéter. Mais avant de nous jeter la première pierre, rappelez-vous qu'être juifs ne nous confère aucun statut légal en ce monde. Si nous devions commencer par dire la vérité, à savoir que nous ne sommes rien d'autre que juifs, cela reviendrait à nous exposer au sort de ces êtres humains qui, parce que nulle loi ou convention politique particulière ne les protège, ne sont que des êtres humains. J'ai le plus grand mal à concevoir attitude plus dangereuse, vu que nous vivons à présent dans un monde où de tels êtres ont cessé d'exister depuis fort longtemps ; depuis que la société a découvert la discrimination, redoutable arme sociale qui permet de tuer sans effusion de sang ; depuis que les passeports et les certificats de naissance, et parfois même les déclarations d'impôts, ne sont plus des papiers administratifs mais matière à distinctions sociales. Il est vrai que la plupart d'entre nous se trouvent entièrement inféodés aux normes sociales ; nous perdons confiance en nous si la société nous rejette ; nous sommes - et ce depuis toujours - prêts à payer n'importe quel prix pour en être acceptés. Mais il est tout aussi vrai que les quelques-uns d'entre nous qui ont tenté de s'en sortir sans tous ces tours de passe-passe et autres mystifications autour de l'adaptation et de l'assimilation l'ont payé bien au-delà de ce qu'ils pouvaient se permettre : ils ont compromis les menues chances que même les hors-la-loi se voient offrir dans un monde sens dessus dessous." 

Le festin séculaire de GJ Arnaud
Fleuvre Noir (Gore) / 1985 / 152p. / couverture : Dugévoy
   













Brian Wilson - Interview, Malibu, 1992 
de Michka Assayas
Le Mot et le Reste / 2020 (écrit en 1992) / 84p.

Citations du livre :
"Il s'assied dans son fauteuil, sans rien dire, avec une expression de stupeur. Je peux enfin le regarder de près : le visage est figé, quasi minéral. La bouche mince, presque sans lèvres, est crispée. La peau forme un curieux bourrelet sur la partie gauche du cou. Ses yeux bleu très clair sont comme deux fentes immobiles. Pas de sourire, mais des mouvements incontrôlés de la bouche. De temps en temps, la tête bascule complètement vers l'arrière et se fige, cou tendu et menton incliné vers le haut. SOS... En trente secondes, j'ai le temps de me dire que ce voyage était une folie, cette rencontre une absurdité. Je me demande ce que je fous là, assis devant un homme qui souffre, contraint par son avocat et son psychiatre d'accepter une interview qui va être pour lui un calvaire. Comme un présentateur de télé, je me force à sourire, à sortir mes papiers, à parler comme si de rien n'était... 
Mais je m'aperçois très vite que mes impressions se fondent sur des apparences et des préjugés...
Wilson est en réalité avide de parler, tout à fait lucide et clair et, à sa façon, aussi présent et chaleureux qu'il peut l'être. Il est la seule personne que j'aie jamais interviewée qui dise exactement tout ce qu'elle pense au moment où elle le pense."

"À ce moment-là, nous participons à une scène hallucinante. Brian Wilson se lève et nous entraîne hors de chez lui. Il a pris les clefs de sa voiture. Nous pensons qu'il va nous emmener dans son studio. Erreur ! Il nous fait monter, met le contact et... reste sur place. Il enclenche la cassette de l'autoradio, en nous précisant qu'il s'agit juste de l'accompagnement de "Proud Mary". Et que fait-il ? Il chante à tue-tête, en direct , les yeux dans le vide, derrière son pare-brise, en tapant dans ses mains. Je me recroqueville à ses côtés, totalement éberlué, non sans avoir enclenché mon magnéto. Et il a raison : le morceau est fabuleux, avec un rythme alangui, typique de certaines chansons des Beach Boys. À la fin, il a les yeux qui brillent comme un enfant timide, qui s'en Hardin "Isn't that a great song?" Puis, angoissé, il nous demande si le rythme n'est pas trop lent, il dit qu'il hésite à ajouter un chœur, etc. Comme un gamin avec sa première démo. Puis nous rentrons chez lui en le suivant à son rythme : le pas de charge."

 B 
La Relation de mon emprisonnement de Russell Banks 
Actes Sud (Babel) / 2015 (écrit en 1983) / 148p. / couverture : Armand-Désiré Gautier 
 
Citation du livre : 
"J'étais comme un chacal tapi dans les franges de l'obscurité, rôdant à l'orée du cercle de lumière, l'oeil toujours tourné vers l'intérieur, mais prenant un lâche soin de ne jamais se laisser voir. 
La culpabilité n'est pas tant la cause d'une telle obséquiosité, d'une dissimulation aussi aberrante que le résultat d'une perte d'unité préalable. C'est la déchirure dans le tissu de l'esprit patiemment et soigneusement tissé de l'homme de foi qui advient lorsqu'il égare ou abandonne honteusement sa foi."

 

 

Le chien des ténèbres de Benoît Becker (José-André Lacour)
Editions Fleuve Noir (Angoisse n°6) / 1955 / 222p. / couverture : Michel Gourdon
 
Citations du livre : 
"Quelque chose m'avertit que je devrais lui poser toutes ces questions-là, mais je n'ose pas.
C'est à des timidités de ce genre que tient quelquefois la vie, que tient quelquefois la mort."


"L'obscurité tombe sur moi comme une douche, et, réveillée d'un coup, c'est alors que j'entends la plainte funèbre monter du coeur obscur de la maison."

"Ce qui m'inquiète, c'est la fenêtre. Là-bas, tout au fond, elle fait une tache un peu moins sombre  qui, selon les terreurs de mon imagination, grandit par instant ou bien rapetisse, ou bien se transforme en quelque chose qui n'est pas une fenêtre."

Pour finir encore et autres foirades de Samuel Beckett
Les Editions de Minuit / 1976, 1991, 2001, 2004, 2019 / 75p.

 

 

 

 

 

 

 

 

Le grand sylvain de Pierre Bergounioux
Editions Verdier / 2017 / 72p.
Ecrit en 1993, Le grand sylvain profite de la sortie du DVD du film La capture, en compagnie de Pierre Bergounioux de Geoffrey Lachassagne, pour se refaire une jeunesse et intégrer l'édition collector concoctée par La Huit, sur laquelle j'ai eu l'honneur de travailler.
Pierre Bergounioux impressionne, sa poésie, son sens du verbe, son style et ses idées, tout se combine à merveille pour empêcher le lecteur de lâcher cet ouvrage. En mettant en parallèle sa quête d'entomologiste et la recherche d'une vérité fondamentale développée dès la petite enfance, il décrit une condition humaine déficitaire, débitrice et cherchant, alors qu'elle s'approche dangereusement de l'oubli, à faire "le solde de tout compte".

Citations du livre :
"Il faudrait de meilleurs yeux pour discerner, à trois pas de l'adulte - puisqu'on est un adulte - le gosse ectoplasmique tenant à deux mains le grand registre noir, diaphane, de ses chagrins."

"Mais tout ce qu'on peut faire, pendant que le monde existe et que sa considération nous écrase, c'est de rechercher méthodiquement ce que jadis il nous a enlevé."

Le Serpent à collerette de Francis Berthelot 
Dreampress / 2003 / 88p. / couverture : Laurent Français
 
Citations du livre : 
"- Ce genre de gredin est encore plus vorace que cruel. Quand on lui présente une friandise - une grenouille, par exemple - il en oublie le plaisir qu'il prend à tourmenter les enfants.
- Seigneur... Je ne veux pas qu'il te croque !
- Fais-moi confiance. Demain soir, tu dormiras tranquille."


"La hache à la main, en veillant à ne pas s'enliser dans les sables mouvants, il cheminait à travers le brouillard en quête d'un adversaire dont il ignorait tout. Une seule chose le guidait : la colère que lui inspiraient les mystérieux sévices infligés à Prunelle - au delà de ce qu'un enfant peut supporter."
La vague de l'océan d'Ambrose Bierce
Interférences / 1995-2003 / 68p. / couverture : Gustave Doré

Citations du livre :
"La tempête redoubla de violence à tel point que le Mudlark, malmené comme il ne l'avait jamais été, se mit à s'imbiber comme un buveur d'eau. A dire vrai, il sembla en éprouver un soulagement immédiat. Et sans doute faut-il rendre cette justice aux tempêtes : lorsqu'elles ont brisé vos mâts, déboîté votre gouvernail, emporté vos chaloupes, et qu'elles ont dessiné un très joli trou à un endroit inaccessible de la coque, elles repartent en quête d'un navire tout neuf, vous laissant prendre les mesures que vous jugerez indispensables à votre confort. Dans notre cas, le capitaine estima opportun de s'asseoir sur le pont pour y lire un roman en trois tomes."

"Peu après, je me sentis brusquement inspiré par l'une de ces grandes idées qui touchent la plupart des hommes, mais jamais les écrivains insignifiants, une ou deux fois dans leur vie. Convoquant à nouveau rapidement l'équipage, je me juchai sur le cabestan et m'adressai à eux en ces termes :... Gentlemen, officiers, je propose que nous jetions maintenant un homme à la mer."


Les magiciennes de Boileau-Narcejac
Le Livre de Poche (Policier) / 1957 / 190p. / couverture : At. Pierre Faucheux - Photo : Holmès-Lebel

Citation du livre :
" "









Martiens, Go Home ! de Fredric Brown
Folio SF / 2016 / 216p. / couverture : Frederik Peeters

Citation du livre :
Post-scriptum de l'auteur
"Luke a raison ; l'univers et tout ce que celui-ci renferme existent uniquement dans son imagination. C'est lui qui l'a inventé, comme il a inventé les Martiens. Seulement voilà : c'est moi qui ai inventé Luke.
Conclusion : quelle possibilité d'existence cela laisse-t-il à Luke ou aux Martiens ?
Ou à vous qui me lisez, tous autant que vous êtes ?"






 C 

La Chose de John W. Campbell
Le Bélial' / 2020 (écrit en 1938)
 / 119p. / couverture : Aurélien Police 
 
Citations du livre : 
"Dégeler des espèces supérieures ne les ramène pas... Un poisson peut survivre au gel, oui. Il représente un organisme si primitif que ses cellules ranimées suffisent à lui rendre vie. Toute espèce avancée qu'on dégèle ainsi reste morte. Même si ses cellules individuelles se raniment, elles meurent, car la vie exige organisation et coopération, deux qualités qu'on ne peut plus retrouver. La potentialité dune existence subsiste chez un animal congelé indemne, mais en aucun cas elle ne se réalisera si la créature appartient à un règne avancé - ce qui la rend trop complexe, trop délicate. Cet être intelligent a atteint un degré d'évolution égal, voire supérieur au nôtre. Il demeura aussi mort qu'un humain gelé à cœur. 
- Comment le sais-tu ?"

"Une face pareille n'est pas conçue pour des expressions pacifiques. L'idée de paix n'a jamais figuré dans son mode de pensée... Comment deviner le sens d'une expression d'un visage non-humain ?... Avoir grandi sur un autre monde lui a donné une forme et des traits spécifiques, mais elle reste aussi légitime que toi comme enfant de la nature. Sur sa planète, elle te prendrait sans doute pour un monstre aussi blême qu'un ventre de poisson, privé du nombreux d'yeux suffisant, au corps fongoïde gonflé de gaz. Sa différence ne la rend pas mauvaise."

"Aucune espèce terrienne ne survit en hiver dans l'Antarctique, mais ce qui s'y adapte le mieux, c'est le chien. La créature a localisé les huskies et elle a réussi à approcher Charnauk d'assez près pour le choper... Ce que nous avons acculé comprenait Charnauk - bizarrement, pas tout à fait mort mais à moitié digéré par le protoplasme de la chose - et les restes de la créature originelle, fusionnés au sein de ce même protoplasme."

"Elle doit nous imiter, nous; Elle doit devenir l'un d'entre nous. C'est la seule façon dont elle parviendra à piloter un avion. À le piloter pendant deux heures, pour régenter - devenir - tous les habitants de cette planète. Un monde à prendre - à condition qu'elle nous copie !"

"Mais si un de plus se métamorphose, l'équilibre pourrait se modifier. La chose ne se bat pas. Je pense qu'elle ne se bat jamais, qu'elle est - à sa façon... inimitable - pacifique. Elle n'a jamais eu besoin de se battre, parce qu'elle a toujours obtenu le résultat qu'elle souhaitait... par d'autres moyens."

Derrière le masque... de Ramsey Campbell
Dreampress / 2006 / 110p. / couverture : Dominic Harman
Recueil de nouvelles 
 
Citations du livre : 
"(Ligne directe) La lumière intermittente d'un lampadaire solitaire apparemment trop haut pour être fracassé plongeait dans les pièces derrière les fenêtres cassées et rapportait des formes qui auraient pu être vivantes, titubant en avant, se dérobant en arrière. Elle se déversait jusque dans le tunnel où elle battait en retraite devant les ténèbres."







Cercle Vicieux de Mike Carey
 
Une aventure de Felix Castor
Bragelonne / 2010 / 406p.

Citations du livre :
"- Nicky, sept meurtres en une nuit, c’est peut-être un record – mais seulement jusqu’à ce qu’une âme laborieuse vienne l’élever à huit. Un été sur deux il y a un nouveau record de chaleur, c’est la même chose.
- Non, ça c’est dû au réchauffement planétaire.
- Exact. Et le truc d’hier, c’est dû à l’échauffement planétaire. C’est comme ça que fonctionnent les records, Nicky : ils vont toujours en montant, parce qu’ils ne peuvent pas baisser."

"Il paraît que si l'on souffre dans cette vie, on reviendra dans la prochaine réincarné en quelque chose de mieux. Moi je reviendrai comme Dieu."


La Solution finale de Michael Chabon
Robert Laffont (Pavillons) / 2007 (écrit en 2004) / 158p. / couverture : Jerry Young (Getty Images)

Citation du livre :
"Dieu savait que ce n'était pas un aveu facile ou familier au vieil homme. L'application de l'intelligence créatrice à un problème, la découverte d'une solution à la fois solide, élégante et fulgurante, voilà qui lui avait toujours paru être l'affaire centrale des êtres humains - la mise au jour du sens et de la causalité au milieu des fausses pistes, du tumulte et des friches de la vie. Pourtant il avait toujours été hanté - non ? - par la conscience qu'il y avait des hommes, des cryptographes insensés, des détectives fous qui gaspillaient leurs dons et leur santé mentale à décoder et à interpréter les messages prétendument écrits dans les formations nuageuses, les recombinaisons de lettres de la Bible, les taches des ailes de papillons. De l'existence de tels hommes, l'on pouvait peut-être conclure que la signification résidait uniquement dans l'esprit de l'analyste. Que c'étaient les problèmes insolubles - les fausses pistes et les dossiers "froids" - qui reflétaient la véritable nature des choses. Que toutes les sémantiques et structures apparentes n'avaient pas plus de sens intrinsèque que le jacassement d'un perroquet gris d'Afrique."

Conversation avec Philippe Caubère 
de Pierre Charvet
L'insolite / 2006 / 91p. / couverture : Michèle Laurent
Livre dédicacé (Théâtre du Rond-Point)

Citation du livre :
"...je fais les mises en scène de mes spectacles comme s'il y avait dix acteurs. C'est beaucoup plus compliqué parce que, justement, ils ne sont pas là ! Donc il faut créer des ellipses, permettre au spectateur d'imaginer, lui faire "voir" par un jeu de regards, un personnage qui entre ou l'autre qui sort..."

"Parce qu'Ariane est une diva. Comme Callas, Piaf ou Sarah Bernhardt. Encore une fois, elle n'est pas pour moi le personnage politiquement correct que l'on se représente généralement, et qui, finalement, m'intéresse assez peu. C'est sa démesure, sa folie et sa faiblesse que j'aime et que j'aimerai toute ma vie."

"Quand j'ai rencontré Raymond Devos, je lui ai demandé comment il définirait ses spectacles. Il m'a répondu : "C'est du music-hall. Il ne faut pas les définir autrement. Ils peuvent écrire ce qu'ils veulent, que je suis un poète, un génie... c'est du music-hall, un point c'est tout."... Il faut fuir les étiquettes, mais il ne faut pas avoir peur des catégories."

"C'est vrai que pendant des années, certains commentaires se polarisaient là-dessus : comment se fait-il qu'un mec tout seul, qui joue sa mère pendant trois heures, fasse tant rire les gens ?"

Sur le contrôle de nos vies de Noam Chomsky
Editions Allia / 2019 / 53p. 

La mort dans les nuages 
d'Agatha Christie
Librairie des Champs-Elysées (Bas les masques) / 1986 (écrit en 1935) / 250p.

Citations du livre :
"- Qu'invoque M. Poirot pour sa défense ?
Le petit Belge secoua tristement la tête.
- Mon estomac! s'exclama-t-il d'une voix pathétique. Hélas! le cerveau doit se soumettre à l'estomac. Quelle misère!"

"Dans le cas qui nous occupe, les faits visibles sont trompeurs. Fermez les yeux, mon ami, au lieu de les ouvrir tout grands. Fiez-vous aux yeux de l'esprit, et non à ceux du corps. Faites fonctionner les petites cellules grises de votre cerveau... Qu'elles s'évertuent à vous révéler comment le drame s'est réellement passé."

"C'est un Français. On dit qu'une femme doit sans cesse se méfier d'un français."

"- Il est une chose plus importante que de découvrir l'assassin. La justice, mot superbe, mais dont le sens exact demeure parfois difficile à définir suivant le cas. Selon moi, le point capital consiste à disculper les innocents."

Le plus dangereux des jeux 
de Richard Connell
Les Editions du Sonneur / 2020 (écrit en 1924) / 71p. / couverture : Sandrine Duvillier / traduction et postface : Xavier Mauméjean
Est à l'origine des Chasses du Comte Zaroff

Citations du livre :
"- Je refuse de croire que le jeune homme moderne et civilisé que vous paraissez être puisse nourrir des idées aussi romantiques sur la valeur de la vie humaine. Certainement, vos expériences de la guerre...
- ne m'ont pas amené à manifester de l'indulgence à l'égard d'un meurtre commis de sang-froid, acheva Rainsford d'un ton sec."

"La vie est pour les forts, destinée à être vécue par les forts et éventuellement à être ôtée par eux. Les faibles ont été placés en ce monde pour donner du plaisir aux forts. Je suis fort. Pourquoi n'userais-je pas de ce don ? Si je veux chasser - et pourquoi ne le voudrais-je pas ? -, je traque la lie de la terre : des marins embarqués sur des cargos sans feuille de route, des lascars, des Noirs, des Chinois, des Blancs et des métis. Un pur-sang ou un chien de chasse valent plus que vingt d'entre eux." 

Descente à Valdez d'Harry Crews
Editions Allia / 2016 / 62p.

Citations du livre : 
"Les salopards suivent toujours les chantiers de construction, mais il y aura ici des salopards comme jamais auparavant... Ce boulot va faire rappliquer tous les flambeurs, promoteurs, artistes branchouilles, escrocs, maquereaux et dealers... Ils vont être comme aspirés ici du Dehors. Et après, ils seront partout. Ils vont envahir le pays, chaque cité, chaque ville, chaque village, comme des vers dans la viande."

"J'ai commencé à hurler et gueuler qu'ils ne peuvent pas tatouer quelqu'un complètement déchiré, que je n'aurais jamais accepté d'être tatoué, car seuls les trous-du-cul se font tatouer et je n'en étais pas un...
Bande de salauds, et si j'ai chopé une hépatite ?
Le dingue de la gonflette s'est extirpé du lit, ses aigles et jaguars étincelant, s'est avancé et, se penchant vers moi, a dit calmement : Si t'as chopé une hépatite, ben tu vireras aussi jeune qu'une merde.
Sur le chemin du retour vers la ville, j'ai pensé : tu t'es fait plumer et décolorer pour toujours à Valdez, Alaska."

"Ce matin-là au camp, Dave Kennedy m'avait demandé si je savais pourquoi les hommes buvaient autant à Valdez. Non, je lui ai dit. Tu dois rester aussi humide à l'intérieur qu'à l'extérieur, il m'a répondu, et de cette façon tu ne te déformeras pas. Je faisais du mieux que je pouvais mais j'avais tout de même commencé à drôlement me déformer."

Extrême urgence 
de Michael Crichton (sous le pseudo de Jeffery Hudson)
Pocket / 1995 (écrit en 1968) / 438p.

Citations du livre : 
" "

"...ce soir, je me sentais vieux et hors du coup, comme quelqu'un qui revient d'un long séjour à l'étranger ; j'avais besoin de poser des questions. Tout était différent, même les jeunes. Ils n'étaient plus ce que nous étions à leur âge. Ils devaient répondre à d'autres défis, résoudre d'autres problèmes. Ou plutôt, ils avaient des drogues différentes. Les problèmes étaient peut-être rester les mêmes. Du moins, c'est ce que l'on aurait voulu croire."

La Proie de Michael Crichton 
Robert Laffont (Pocket Thriller) / 2003 / 469p.

Citations du livre : 
"Ainsi va la nature humaine : on ne fait rien avant qu'il ne soit trop tard. On installe un feu de signalisation à un carrefour après qu'un enfant s'est fait écraser."

"Dans le domaine de l'intelligence artificielle, on se demande depuis longtemps si un programme peut avoir conscience de lui-même. La plupart des programmeurs répondront que c'est impossible.
Il existe une version plus fondamentale de la question, de nature philosophique, qui vise à déterminer si une machine peut comprendre son propre fonctionnement. Certains répondront que c'est également impossible. Une machine ne peut se connaître pour la même raison qu'on ne peut mordre ses propres dents."
 

Dialogue sur notre nature humaine
de Boris Cyrulnik et Egdar Morin
Marabout / 2021 (2000 et 2018 - Editions de l'Aube) / 90p.

Citations du livre : 
" "

"...ce soir, je me sentais vieux et hors du coup, comme quelqu'un qui revient d'un long séjour à l'étranger ; j'avais besoin de poser des questions. Tout était différent, même les jeunes. Ils n'étaient plus ce que nous étions à leur âge. Ils devaient répondre à d'autres défis, résoudre d'autres problèmes. Ou plutôt, ils avaient des drogues différentes. Les problèmes étaient peut-être rester les mêmes. Du moins, c'est ce que l'on aurait voulu croire."
 
 
 

 D 
Cannibale de Didier Daeninckx
Editions Verdier / 2005 (écrit en 1998) / 93p.

Citation du livre :
"- Tu vois, on fait des progrès : pour lui nous ne sommes pas des cannibales mais seulement des chimpanzés, des mangeurs de cacahuètes. Je suis sûr que quand nous serons arrivés près des maisons, là-bas, nous serons devenus des hommes."








Scarlett et Novak 
d'Alain Damasio
Editions Rageot-Editeur / 2021 (écrit en 2014) / 57p. / couverture : Liliwood

Citation du livre :
"  "










Nazis dans le métro de Didier Daeninckx
Une aventure du Poulpe
Editions Baleine / 1996 / 150p. / couverture : Miles Hyman

Citation du livre :
"La démonstration est irréfutable. D'un côté le flou, la disparition des frontières idéologiques, le long terme... De l'autre le martèlement des thèmes, la précision démagogique mais terriblement efficace, les recettes miracle... Nous avons tous ce besoin irrépressible d'agir sur le monde, de le transcender. De penser que notre simple poids peut fléchir la destinée commune. Il est facile de transformer cette quête humaine en simples termes de gagne, de guerre, de désigner des adversaires, les inventer à l'occasion... Leur force actuelle est d'incarner une mutation rapide, de proposer un dérivatif au désespoir." 



Génocides de Thomas Disch
Hélios Noir / 2019 (1ère parution : 1977) / 253p. / couverture : Chris Cold














 E 

Normal de Warren Ellis
Au Diable Vauvert / 2018 / 189p. / couverture : Olivier Fontvieille
Traduction de Laurent Queyssi
En livrant un court roman paranoïaque sur les dérives sécuritaires et la peur de toute future singularité , Warren Ellis réussit peut-être là son meilleur travail en littérature à ce jour. On s'étonne même que le roman s'arrête après quelques 180 pages, tellement il maîtrise le sujet, et l'on rêve que l'auteur poursuive sa carrière dans les mêmes thèmes. Après les semi-déceptions qu'étaient Artères Souterraines et Gun Machine, il est extrêmement plaisant de voir enfin un Warren Ellis en pleine possession de ses moyens. Alors accompagnons-le et regardons nous aussi au fond de l'abîme !

Citation du livre :
"C'est ça, l'avenir, Adam machin-chose. Des villes-Etats remplies de vieux entassés près des hôpitaux et les yeux tournés vers le ciel, terrorisés par le cyclone qui les enverra flotter à plat ventre dans quatre mètres de merde. Et je ne peux rien y faire."


 G 

Jeu et théorie du Duende de Federico García Lorca
Editions Allia / 2008 / 63p. 

Citations du livre :
"Pour tout homme, tout artiste, qu'il s'appelle Nietzsche ou Cézanne, chaque échelle qui monte à la tour de sa perfection a pour prix la lutte qu'il entretient avec son duende, pas avec son ange, comme on a pu le dire, ni avec sa muse. Il est nécessaire de faire cette distinction, elle est fondamentale pour les racines de l'œuvre."

"Pour chercher le duende, il n'existe ni carte ni ascèse. On sait seulement qu'il brûle le sang comme une pommade d'éclats de verre, qu'il épuise, qu'il rejette toute la douce géométrie apprise, qu'il brise les styles, qu'il s'appuie sur la douleur humaine qui n'a pas de consolation, qu'il entraîne Goya, maître dans l'utilisation des gris, des argents et des roses de la meilleur peinture anglaise à peindre avec ses genoux et avec ses poings dans d'horribles noirs de bitume..."
 
"...tous les jours on est trompé par des auteurs, des peintres ou des lanceurs de modes littéraires sans duende ; mais il suffit d'y regarder un peu plus près et ne pas se laisser aller à l'indifférence pour déjouer le piège et les faire fuir avec leur artifice grossier."
 
"L'Espagne est le seul pays au monde où la mort soit le spectacle, où la mort souffle dans de longs clairons à l'arrivée du printemps, et dont l'art soit toujours régi par un duende ingénieux qui lui a donné sa différence et sa qualité d'invention."

"Mesdames et Messieurs, j'ai dressé trois arches, et d'une main maladroite, j'y ai placé la muse, l'ange et le duende... Où est le duende ? À travers l'arche vide, passe un vent de l'esprit qui souffle avec insistance sur la tête des morts, à la recherche de nouveaux paysages et d'accents ignorés ; un vent qui sent la salive d'enfants, l'herbe écrasée et le voile de méduse, qui annonce le baptème permanent des choses fraîchement créées."
 
La police est accusée de David Goodis
Le Livre de Poche (Policier) / 1975 / 190p. 

Citation du livre :
"Il prit son chapeau et sortit. Il fallait marcher vite pour franchir la grande salle, où tant de gens étaient avides de lui parler. Ses propres subordonnés. Les "clients". Les journalistes. Les avocats. Les détectives des compagnies d'assurance et les assistantes sociales. Traverser une pièce peut sembler une chose assez simple." 







Nightfall de David Goodis
Editions Payot et Rivages (Noir) / 2009 / 239p. 

Citations du livre :
"Le policier haussait les épaules. Tous les policiers haussaient les épaules... Aucun d'entre eux n'était très concerné."

"- Ce sorbet à l'orange, vous voulez le manger ou le boire ?
Vanning leva les yeux sur le visage inexpressif du serveur.
- Il est en train de fondre, dit le serveur.
- De fondre, dit Vanning.
- Évidemment. Vous ne le voyez pas ?
- Dites-moi une chose, dit Vanning.
- Tout ce que vous voulez. Je suis un prodige.
- Vous en avez tout l'air. Vous avez l'air de quelqu'un qui sait tout ce qu'il y a à savoir sur les sorbets à l'orange.
- Sur les gens, aussi.
- Tenons-nous-en au sorbet à l'orange.
- Comme vous voudrez. Les temps sont durs. De nos jours, il faut satisfaire la clientèle."

"Et à cet instant il lui disait qu'il n'existe pas de surhommes, et que même Babe Ruth, de temps en temps, s'était effondré à la batte, que même Hannibal avait connu des échecs militaires, que même Einstein, une fois, de façon surprenante, avait commis une erreur en mathématiques... Il était descendu assez profond, trop profond. Il était temps de commencer à remonter. Il était temps de mettre fin à ce sourire idiot et à cette soumission relâchée à tous les esprits maléfiques qui rôdaient autour de lui."

Glenn Gould par Glenn Gould sur Glenn Gould de Glenn Gould
Editions Allia / 2019 / 48p. 

Citation du livre :
"Je crois simplement que l'on devrait accorder à l'artiste, pour son bien comme pour celui de son public - et permettez-moi redire officiellement aujourd'hui que je n'aime pas du tout les termes comme "public" ou "artiste", et en particulier la hiérarchie qu'implique l'usage d'une telle terminologie -, je crois donc que l'on devrait accorder à l'artiste l'anonymat. Il devrait avoir le droit d'agir en secret, en quelque sorte, détaché - ou, mieux encore, insouciant - des supposées exigences du marché, exigences qui, si elles sont considérées avec suffisamment d'indifférence par un nombre suffisant d'artistes, disparaîtront tout simplement. Et puisqu'elles auront disparu, l'artiste abandonnera  son faux sentiment de responsabilité vis-à-vis de son "public", et son "public" renoncera à son rôle de dépendance servile." 

Un crime parfait de David Grann
Editions Allia / 2009 / 79p.
















 H 

Hannibal Lecter : Les Origines du mal de Thomas Harris
Editions Albin Michel (Pocket) / 2011 / 378p.
Dernier volet à ce jour de la saga Hannibal Lecter, Les Origines du mal, comme son titre l'indique, dévoile la jeunesse et les origines du célèbre serial killer.
Thomas Harris évite les écueils typiques à ce genre d'exercice et brosse un portrait réaliste tout en finesse et avec une multiplicité de détails. Au détour de pages élégantes, ciselées et agrémentées de toute une symbolique poétique et onirique, rendant compte d'une connaissance accrue de la psyché humaine, il offre une véritable naissance au mal qui ronge le jeune Hannibal et dont il va finir par se "nourrir". 
Le livre, tour à tour grandiloquent et modeste, sauvage et modéré, est traversé par deux forces qui s'opposent et se nourrissent constamment. Le résultat est renversant et crée un trouble chez le lecteur qui commence à développer une empathie envers l'un des monstres les plus fascinants de la littérature. L'horreur y est palpable et un arrière-goût amer persiste longuement une fois le livre refermé.

Citation du livre :
"Ici, les poupées en papier continuent à se recroqueviller dans les flammes."

Cari Mora de Thomas Harris
Le Livre de Poche / 2019 / 308p.

Citation du livre :
"...Ils doivent être punis, non ? Ils ont fui, ils ont volé votre nourriture. si vous pensez qu'il faut les punir, levez la main !...
...D'abord ils avaient hésité. Personne ne voulait commencer. Puis un nouvel ordre avait été jappé. Un coup de feu, deux, puis une volée de balles. Les gamins étaient tombés face en avant. Et les corps avaient lentement roulé sur eux-mêmes, visages apparents puis de nouveau engloutis, leur sang se répandant dans la rivière tandis qu'ils dérivaient avec le courant... 
...Le bout des liens en plastique blanc pointait loin de leurs poignets frêles dans la pénombre. Ils s'étaient éloignés ainsi, flottant côte à côte, le sang dans l'eau les entourant telle une écharpe sinueuse...
...Comme ils étaient fragiles, ces poignets d'enfant juste sous la surface ! Comme leurs liens semblaient démesurés ! Chaque fois qu'elle entend le mot "horrible", c'est cette image qui s'impose dans l'esprit de Cari.
A cette époque, ces liens en plastique renforcé faisaient fureur, aussi bien auprès des guérilleros que de leurs ennemis jurés, les groupes paramilitaires. On en voyait des rangées passées à leur ceinturon, prêts à assujettir leurs prisonniers. Ils sont imputrescibles et continuent à briller, plus blancs que les os gisant dans la jungle. Quand Cari tombait sur une dépouille humaine dans les ronces, ce n'était pas le visage rongé qui lui retournait l'estomac, ni les buses s'envolant péniblement, alourdies par leur repas, mais le plastique blanc étincelant autour des poignets... 
Encore maintenant, des poignets ligotés de cette manière apparaissent souvent dans ses rêves."

Waldo de Robert A. Heinlein
Le Bélial' / 2019 (écrit en 1942-50) / 155p. / couverture : Aurélien Police

Citation du livre :
" "













 K 
L'année du loup-garou de Stephen King
Illustrations de Berni Wrightson
Le Livre de Poche / 2016 / 105p.










Le dernier loup de László Krasznahorkai
Cambourakis / 2019 / 72p.

Citation du livre :
"ça ressemble à quoi ? lui lança le barman hongrois, mais il ne répondit pas et poursuivit, comment aurait-il pu leur parler du poids oppressant sa poitrine, comment aurait-il pu leur expliquer que depuis qu'il avait renoncé à la pensée il avait ouvert les yeux, et compris que tout ce que nous percevions de l'existence n'était qu'un gigantesque mémorial célébrant la vanité des choses, se reproduisant à l'infini, jusqu'à la nuit des temps, que ce n'était pas le hasard qui, avec sa force irréductible, triomphale, invincible, orchestrait la naissance et la déchéance des choses, non, mais plutôt une intention obscure et démoniaque, profondément enracinée dans la substance intrinsèque des choses, une intention nauséabonde, qui imprégnait tout de sa puanteur, le monde est une malédiction, l'oeuvre du mépris, voilà ce qui frappait l'esprit de celui qui se mettait à penser et voilà pourquoi il ne pensait plus, avait appris à ne plus penser, ce qui, naturellement, ne l'avait mené nulle part puisque cette puanteur, il la sentait, il avait beau regarder ailleurs, détourner la tête, elle était là, partout, car le châtiment, autrement dit le monde, condamnait celui qui se mettrait à penser à être conscient de la vanité et du mépris cachés derrière cette intention, à en être conscient sans cesse, à chaque instant, mais renoncer à la pensée, et ouvrir les yeux, donnait naissance à une autre forme de pensée, autrement dit, il était impossible de s'en libérer, l'homme, qu'il pense ou pas, était prisonnier de la pensée, et cette horrible puanteur le prenait à la gorge, que pouvait-il faire ?"

 L  
Les enfants du rasoir 
de Joe R. Lansdale
J'ai Lu (Epouvante) / 1992 (écrit en 1987) / 316p. / couverture : Matthieu Blanchin

Citations du livre :
"Toutes les images du passé, toutes les terreurs et les peurs et les excuses de toute une vie déboulaient du subconscient de Montgomery et dévalaient les escaliers de sa mémoire pour venir s'entasser en une pile irrévérencieuse...
...- Ça va fiston ? demanda Pop. Vous avez l'air fatigué.
- Je dois avoir (une absence de couilles) attrapé une espèce de rhume."

"Je vois un peu ça comme ça : l'homme était autrefois un animal sauvage qui imposait sa loi avec ses muscles et pas avec ces conneries de gouvernements et de lois. A une époque, il a dû devenir civilisé pour survivre face aux autre durs, mais maintenant cette époque est révolue et les durs sont morts et il ne reste qu'un tas de pédés qui ne sont pas foutus de trouver leur cul avec une carte routière, ou de le torcher sans mode d'emploi...
...L'homme a peut-être rampé hors de la vase pour échapper aux requins de la mer à l'époque, mais cette fois ce sont les requins qui sortent, et nous sommes de vrais salauds avec des dents comme des lames de rasoir, et le cuir comme du gravier fraîchement extrait."

"Il roula hors des draps et ramassa son pantalon sur le plancher. Elle le regarda, voyant vraiment son corps pour la première fois depuis longtemps. Et, pour la première fois depuis longtemps, elle trouva sa virilité stimulante ; pas de quoi monter sur les toits pour hurler, mais c'était déjà quelque chose."

"Ils entendirent les hurlements de Jimmy suivis de ceux d'une fille et, bien qu'ils n'en aient pas compris la signification, ils les perçurent comme un écho de leur avenir."

L'espion qui venait du froid de John Le Carré
Gallimard (Folio policier) / 2013 (écrit en 1963) / 328p.


Citation du livre :
"...dans notre monde, l'amour et la haine, ces choses-là finissent si vite par perdre leur sens... comme certains sons que les oreilles des chiens ne perçoivent pas. En fin de compte, il ne reste plus qu'une sorte de nausée, un dégoût définitif de faire souffrir qui que ce soit... Pardonnez-moi, mais n'est-ce pas là ce que vous avez plus ou moins ressenti quand Karl Riemeck a été abattu ? Pas de la haine pour Mundt, ni de l'amitié pour Karl, mais une secousse écœurante, comme un coup de matraque sur un corps insensible."



Ceux des profondeurs de Fritz Leiber
Hélios / 2019 (écrit en 1976) / 93p. / couverture : Zdzislaw Beksinski












Les femmes de Stepford d'Ira Levin
J'ai Lu / 2018 (écrit en 1972) / 157p. / couverture : d'après Alexander Baldin

Citation du livre :
"- Je sais à quel point ça... ressemble à la théorie d'une femme qui, comme beaucoup de femmes aujourd'hui, éprouve, à juste titre, une méfiance et un ressentiment profonds à l'égard des hommes. D'une femme tiraillée par des impératifs conflictuels, peut-être plus fortement qu'elle n'en a conscience : d'un côté les vieilles traditions, et, de l'autre, les nouvelles conventions de la femme libérée."





L'Homme qui mit fin à l'histoire de Ken Liu
Le Bélial' / 2016 / 107p. / couverture : Aurélien Police
Avec cette nouvelle parue au Bélial', dans la collection "Une heure-lumière", Ken Liu s'est intéressé aux violences sordides pratiquées par les soldats et médecins japonais sur le peuple chinois lors de la Seconde Guerre Mondiale, et plus précisément aux horreurs de l'Unité 731. Il raconte comment deux scientifiques, dans un futur proche, mettent au point un moyen de voyager dans le temps et de découvrir enfin la vérité sur place. Seulement, ce procédé ne peut servir à chaque saut que pour un seul voyageur et il efface les traces du passé une fois celui-ci revenu.
Utilisant la forme documentaire, Ken Liu confronte et multiplie les points de vue, négationnistes contre pourfendeurs de la vérité et propose une analyse brillante et confondante de ce que signifie l'Histoire, le souvenir et la mémoire.

Citation du livre par un des personnages principaux (Pr Wei) :
"On a maintenant atteint la fin de l'histoire. Nous avons, ma femme et moi, écarté les récits effectués a posteriori, en offrant à tous l'occasion de voir le passé de ses propres yeux. A la place des souvenirs, nous disposons de preuves irréfutables. Au lieu d'exploiter les morts il faut dévisager les agonisants. J'ai vu ces crimes de mes propres yeux. Et cela, vous ne pouvez pas le nier."

Le Regard de Ken Liu
Le Bélial' / 2017 / 93p. / couverture : Aurélien Police

Citation du livre :
"Il y a donc toujours cette heure, chaque matin au réveil, où elle se retrouve à nu, seule avec ses souvenirs, désarmée face à l'accès de haine pure (...) et de colère froide, ainsi qu'à l'abîme de ténèbres sans fond qu'elle endure comme punition." 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Dialogue sur l'art et la politique
de Ken Loach et Edouard Louis

PUF / 2021 / 67p.

Citations du livre :
"...quand des gens vivent dans des conditions sociales violentes et difficiles, avec une forme de violence sociale qui s'abat sur eux de manière constante, ils finissent souvent - pas mécaniquement mais souvent - par développer une forme de violence ou, au moins, d'agressivité vis-à-vis des autres. Ce que tu dis là sur l'insécurité et les conditions matérielles d'existence me semble aussi important pour échapper aux deux manières traditionnelles dont les classes populaires sont évoquées, autant dans les médias, que dans l'art ou dans la politique : il y a d'un côté, la vision réactionnaire, de droite, qui voit les pauvres comme, pour le dire rapidement, dangereux, violents, paresseux, et de l'autre côté, une vision prétendument de gauche, qui voit les pauvres comme authentiques, bons vivants, intrinsèquement bons et généreux. Et ces deux visions prétendument opposées sont en réalité ce que Pierre Bourdieu aurait appelé "adversaires complices" : ils prétendent s'opposer, mais en réalité ils forment une seule et même structure de pensée.  " 
 
"Le temps où la littérature - ou les films - présentait une réalité que personne ne connaissait est presque totalement passé, même s'il reste des choses qu'on ignore bien sûr. Zola écrivait pour montrer la vie des ouvriers à l'usine ou dans les mines, Sartre écrivait pour rendre visibles les prostitués ou les homosexuels, il a d'ailleurs beaucoup écrit sur cet enjeu littéraire et politique, rendre visible... Maintenant, avec les nouveaux médias dont on parlait il y a un instant , les technologies, tout ou presque est visible. La question n'est donc plus de montrer, mais de confronter - je pense que c'est un basculement important : qu'est-ce que serait une esthétique de la confrontation ?"

"C'est quand on se sent bien qu'on peut être généreux. Si tu as peur, si tu te sens en danger, si tu es sans espoir, si tu te sens poussé au cynisme, alors tu rejettes les autres.
- Mais alors comment tu interprètes le fait que les dominants ont cette sécurité et qu'ils ne sont pas pour autant accueillants ?
- Parce qu'eux ne peuvent maintenir leur sécurité qu'en maintenant tous les autres en dessous d'eux !"
 
"Certaines personnes ont accès à la culture, l'art, le cinéma, la littérature, parce que d'autres n'y ont pas accès, et ceux qui ont le capital culturel ont intérêt à ce que d'autres n'en aient pas, ou le moins possible - ce que Pierre Bourdieu appelle la distinction."
 
Coup pour coup (Les Spadassins de Midas) de Jack London
Editions Libertalia / 2015 (publié en 1901) / 78p. / illustrations : Thierry Guitard

Citation du livre :
"Nous sommes l'inévitable. Nous sommes le point culminant de l'injustice industrielle et sociale. Nous nous retournons contre la société qui nous a créés. Nous sommes les perdants victorieux des temps modernes, le fléau qui s'abat sur une civilisation avilie.

Nous sommes issus d'une sélection sociale perverse, et à la force nous opposons la force. Seuls les plus forts survivront. C'est en foulant aux pieds vos esclaves salariés que vous avez survécu. Les militaires ont, sur vos ordres, abattu vos ouvriers comme des chiens, au cours d'une vingtaine de grèves sanglantes. C'est pas de tels moyens que vous avez duré et prospéré. Nous ne nous plaignons pas du résultat, car nous reconnaissons la même loi naturelle et y puisons notre raison d'être. A présent, une question se pose : étant donné les conditions sociales actuelles, lequel de nous l'emportera sur l'autre ? Nous croyons, quant à nous, être les plus aptes à survivre. Pour votre part, vous le croyez aussi. Le temps et la loi diront ce qu'il en adviendra."

 M 

L'envahissant cadavre de la Plaine Monceau de Léo Malet
Une aventure de Nestor Burma
Le Livre de Poche / 1971 / 252p.

Citation du livre :
"Une main d'honnête homme. Comme il y en a tant. Des gens qui vous regardent de travers parce que vous faites des dettes, ne votez pas, refusez de porter un jugement sur le comportement de la fille de la concierge et ne vous découvrez pas au passage des convois funèbres. Eux ne sont pas des anarchistes de cet acabit. Ils se contentent de frauder le fisc, la douane, voler sur le poids des denrées et faucher le fruit des veilles d'un inventeur suicidé. Des citoyens honorables, respectés et considérés. Le monde en est plein. Il en déborde. C'est pourquoi, parfois, ça ne sent pas bon."

La nuit des salamandres de Graham Masterton
Presses de la Cité (Pocket Terreur) / 1993 / 324p. / couverture : Séverine Pineaux













Katie Maguire 
de Graham Masterton

Bragelonne poche / 2018 (écrit en 2001) / 470p. / couverture : Steve Allsopp (photo)
Livre dédicacé (Lire en Poche à Gradignan 2018)

Citations du livre :
"- C'est un rituel très ancien, déclara-t-il. Personne ne sait exactement à quand il remonte. Mais, à travers les siècles, son but a toujours été le même. ouvrir la porte qui donne sur l'autre monde, et inviter certaines de ses monstruosités à la franchir. Intéressant, non ? Des hommes et des femmes ont toujours eu envie de jouer avec le feu... De risquer leur vie et leur raison en appelant leur pires cauchemars. Ils pourraient laisser leurs démons dormir en paix ; pourtant, ils s'obstinent à les aiguillonner et à les réveiller, tels de petits garnements qui excitent un chien enragé !"

"- C'est ce qu'on ne vous dit pas dans les livres d'histoire : que chaque sacrifice humain était une personne, avec une mère et un père et des conceptions personnelles. Mais c'est précisément ce qui rend un sacrifice humain si précieux. C'est pour cette raison qu'il a une telle signification. On peut sacrifier une chèvre, mais que sait une chèvre ? Sacrifier une vie humaine, particulièrement de cette façon, c'est ce qui fait sortir les démons de leur tanière...
- ...c'est le meilleur moment pour invoquer des démons. La troisième heure du jour, lorsque les anges de la mort surviennent à travers les ténèbres pour comprimer le coeur usé des vieillards, et pour appuyer leurs mains sur le visage des bébés endormis."

"- ...Le tueur doit découper toute la chair des jambes de la victime - c'est symbolique, vous comprenez - afin qu'elle ne puisse pas s'enfuir vers le monde d'en bas. Ensuite, il découpe toute la chair de ses bras afin d'empêcher que des esprits bienveillants ne la saisissent et ne l'emmènent vers le Royaume invisible. Après cela, il découpe toute la chair sur son visage afin que personne dans l'au-delà ne sache qui elle était. Puis il lui ouvre l'abdomen afin qu'elle ne puisse plus manger ni boire, même dans l'au-delà. Il lui enlève les poumons afin qu'elle ne puisse plus respirer. Enfin, il prend son coeur, qui représente son âme, son identité spirituelle... Comme vous pouvez le constater, invoquer Mor-Rioghain n'est pas vraiment à la portée du premier venu."

Cauchemars de sable de Michael McDowell
Presses de la Cité (Pocket Terreur) / 1991 / 253p. / couverture : Kéna

Citation du livre :
"En frissonnant, elle se dit qu'elle ne s'était jamais trouvée auparavant en un lieu si obscur. Elle avait toujours vécu dans une grande ville, où la nuit se caractérisait non pas par l'obscurité, mais par une diminution relative de la lumière. Il y avait partout des lampadaires, des enseignes lumineuses et des fenêtres sans rideaux, des phares de voiture et cette brume rougeâtre qui coiffait la ville de New York du lever au coucher du soleil. A Beldame, la nuit, toute lumière était éteinte et India aurait pu se croire frappée de cécité."





Brûle, Sorcière, Brûle ! d'Abraham Merritt
L'Eveilleur Etrange / 2018 / 236p. / couverture : d'après Virgil Finlay















Sherlock Holmes et le Fantôme de l'Opéra de Nicholas Meyer
Editions Archipoche / 2010 / 249p.















La Fraternité, pourquoi ? d'Edgar Morin
Actes Sud / 2019 / 59p.

Citations du livre :
"De même, avons-nous dit, la vie est un noeud gordien indissociable d'associations, coopérations, entraides et conflits, prédations, antagonismes et combinaisons incessantes entre vie et mort. Ainsi donc, à sa façon, la vie obéit à la relation indissoluble entre Concorde et Discorde, que nous pourrions aussi nommer relation indissoluble entre Eros, qui cherche toujours à unir, Polemos, qui cherche toujours à opposer et Thanatos, qui cherche toujours à détruire."

"Du reste, en tout pays dont le nôtre, un bouillonnement d'initiatives privées, personnelles, communautaires, associatives fait germer ici et là les ébauches d'une civilisation vouée à l'épanouissement personnel dans l'insertion communautaire, qui sont comme des oasis sinon dans le désert, du moins dans la jungle. 
Ces initiatives ouvrent des brèches dans les énormes machines techno-économiques qui corrompent nos civilisations, colonisent les pouvoirs politiques, imposent à la société les impératifs d'une pensée fondée sur le calcul et vouée aux rentabilités maxima."

"Je le répète : Polemos et Thanatos travaillent à l'intérieur d'Eros comme Eros travaille à l'intérieur de Polemos et Thanatos. Répétons-le sans cesse : tout ce qui ne se régénère pas dégénère, et il en est ainsi de la fraternité. 
Cela la rend d'autant plus précieuse : elle est fragile comme la conscience, fragile comme l'amour dont la force est pourtant inouïe. 
La fraternité, moyen de résister à la cruauté du monde, doit devenir but sans cesser d'être moyen. Le but ne peut être un terme, il doit devenir le chemin, notre chemin, celui de l'aventure humaine."


 N 
Anno Dracula de Kim Newman
Bragelonne / ? / ?p. / couverture : ?

Citations du livre :
"Les débats enflammés avaient versé dans la violence. Des marches de la National Gallery,  Geneviève avait tout observé. Elle  n'était pas la seule vampire à considérer l'option républicaine avec une certaine bienveillance. Nul besoin d'être un sang-chaud pour reconnaître en Vlad Tepes un monstre. Eleanor Marx, jeune ressuscitée et auteur avec le Dr Aveling d'un ouvrage intitulé "La Question vampirique", fit un discours mémorable pour exiger l'abdication de la reine Victoria et l'expulsion du Prince consort."

 O 
Le bal des ombres 
de Joseph O' Connor
Editions Payot & Rivages / 2020 / 463p.

Citations du livre :
"Brûlez l'abbaye d'un Irlandais, et il prendra les armes. Brûlez celle d'un Anglais, et il prendra la plume."

"Tous les écrivains ratés - et celui-là a échoué plus que les autres - sécrètent une amnésie curative sans laquelle leur vie serait insupportable."







 P 
L'homme à l'oreille croquée de Jean-Bernard Pouy
Folio Policier (Gallimard) / 2019 / 157p.











Ma Zad de Jean-Bernard Pouy
Gallimard (coll. Série Noire) / 2018 / 194p. / couverture : Vladimir Serov (photo)

Citation du livre :
"Quand, dans nos vies, tout devient sombre, nous faut-il absolument de la lumière ? C'est vrai, quand on y pense, la tendance, pour les cercueils, c'est le sapin clair. Quelquefois peint en blanc."



Les cieux découronnés de Tim Powers
J'ai Lu SF / 1998 (écrit en 1976) / 248p. / couverture : Corrado Parrini

Citation du livre :
"- Il régnait une ambiance survoltée, hier soir. J'y suis déjà allé une dizaine de fois, mais je n'avais encore jamais vu ça.
- C'est parce qu'on vivait bien, sous le Duc Topo, et que maintenant les choses se gâtent. Ca va même de mal en pis. Voilà pourquoi les gens, hier, ont dépassé les bornes : pour eux, c'était la dernière fois qu'ils avaient l'occasion de s'amuser.
- On n'en est quand même pas à ce point ?
- Peut-être bien que si... Les compagnies de navigation interplanétaires s'effondrent. Le Service des Transports est en faillite, même si ses dirigeants ne veulent pas l'admettre. Il semblerait qu'ils aient décidé d'établir leur quartier général sur Octavio. Costa étant de mèche avec eux, il multiplie les impôts pour combler les déficits. On n'a pas fini d'en voir... Le pire est encore à venir."  


 S 
Machine Soul de Jon Savage
Editions Allia / 2011 (écrit en 1993) / 58p.














Le tueur se meurt de James Sallis
Editions Payot & Rivages / 2012 / 287p.
Livre dédicacé (Quais du Polar)

Citations du livre :
"Il se dit que toute interaction humaine, même la plus banale, relève de l’échange économique : chaque partie veut quelque chose. Et il est toujours étonné par la quantité de colère qu’il peut y avoir à l’intérieur des gens. On la perçoit à leur regard, à leur voix volontairement assourdie, à la façon dont ils franchissent les portes ou remontent les couloirs. Tant de gens sont des récipients, ils passent leur temps à se remplir."

"Il jeta un coup d’oeil sur la pendule. Presque une heure de retard. Chaque minute s’écoulant dans un tic-tac, toutes les années s’entassant autour de lui, l’écrasant contre la fenêtre, il sentait leur pression sur sa poitrine, il sentait leur poids dans ses os."

"Plus on observe les choses les plus simples, plus on creuse, plus elles deviennent compliquées. Comment quiconque peut-il être assez fou pour se croire capable de comprendre quoi que ce soit ?"

La dimension des miracles de Robert Sheckley
Le Livre de Poche (SF) / 2009 / 254p. / couverture : Jackie Paternoster

Citations du livre :
"Je ne dois pas être particulièrement faustien, se disait-il. Voilà que j'ai les secrets de l'univers étalés devant moi comme de vieux journaux, et je suis en train de rêver à une belle matinée de février dans le Vermont, quand la neige n'est pas encore trop effritée."

"Carmody se trouva en train de raisonner comme suit avec lui-même : "Ou bien je suis fou ou bien je ne suis pas fou. Si je suis fou, je puis repousser mes hallucinations et solliciter une aide psychiatrique ; ce qui me met dans la situation absurde de vouloir nier ce dont mes sens me proclament la réalité au profit d'une vague réminiscence de rationalité. De plus, je cours le risque de multiplier mes conflits, aggravant ainsi ma folie jusqu'au point où ma femme éplorée n'aura d'autre ressource que de me faire entrer dans un établissement. Par contre, si j'accepte cette présumée hallucination comme réelle, je risque ainsi de finir dans un établissement."
 
La montagne sans nom de Robert Sheckley
Le passager clandestin / 2015 (écrit en 1955) / 41p. / couverture : Xavier Sebillotte

Citations du livre :
"- Mon boulot ne consiste pas à admirer le paysage. J'en ai horreur, des paysages ! Mon travail, c'est d'adapter cet endroit aux besoins particuliers des êtres humains."

"- Mais je suis fier de vous, Morrison. Je suis fier de nous tous. Nous avons fait du chemin depuis les temps de la méduse. Ce que la nature a mis un million d'années à construire, nous sommes capables de le détruire en un seul jour. Nous pouvons mettre en miettes cette belle montagne et la remplacer par une ville de ciment et d'acier garantie pour un siècle !"

"C'était ridicule, songeait-il. Le comportement bien connu des foules. Dengue aurait souri et dit : "Dans le doute, tuez toujours les ombres. On ne sait jamais ce qu'elles peuvent manigancer !"

Le livre écorné de ma vie de Lucius Shepard
Le Bélial' / 2021 (écrit en 2009) / 136p. / couverture : Aurélien Police

Citations du livre :
"...et tous ces arrivistes sans relief qui ne cessent pas de blogger et se sont bricolé une carrière avec deux onces de talent, un couteau suisse et un amour des chapeaux comiques, qui se frottent aux jambes de leurs idoles, lesquelles ne cessent pas non plus de blogger, suivent la mode en matière d'habits neufs du grand-duc, parlent d'Art comme si c'était un ami qu'ils avaient rencontré  en réseautant, en réseautant, et se bâtissent un fandom lecteur par lecteur...
...tous les romanciers aux succès fabuleux (je me compte dans le lot) dont l'arrogance jette une ombre plus substantielle que tout ce qu'ils ont écrit et qui peuvent se permettre, littéralement, de traiter les gens comme de la merde..."

"A l'avenir, je pense, on inventera un système permettant à un ado cambodgien d'enfourcher son vélo, un bloc de glace calé sur le guidon, et de pédaler en une étape de Phnom Penh à Manhattan, où les gens par milliers s'empresseront de l'applaudir et de lui jeter des pièces de monnaie, lesquelles lui colleront à la peau telles les écailles d'un pangolin, et il leur dispensera une chaleur moite, l'ombre des palmiers et une soudaine et fugace trace de fraîcheur dans l'air...
Comme je le désirais cet avenir. Je voulais vivre dans l'illusion qui nous persuade qu'on peut vivre des expériences authentiques par le biais d'Internet."

"- L'endroit est mal choisi pour jouer les touristes.
- Je ne joue à rien. Je suis un écrivain. Ces trucs-là, c'est toujours utile.
- Oui, j'imagine qu'une balle dans la peau est une source de documentation inestimable. Suis-je bête."

"Les écrivains ont tendance à traiter le sordide sous un angle romantique. Ils aiment décrire l'univers d'un drogué, disons, comme branché, une existence taillée à l'os qui permet à l'âme d'un artiste de sentir la vie dans ses moelles et de regarder au fond de l'abîme. A l'instar de Rimbaud, la plupart d'entre eux croient, ou du moins le prétendent, que le dérèglement des sens peut conduire à l'expérience du sublime ; mais pour un Arthur Rimbaud, il existe des millions de gens dont les sens ne sont déréglés que dans des buts vulgaires, et je suis enclin à me demander si le poète maudit n'a pas accompli son oeuvre en dépit des drogues et de la débauche plutôt qu'à cause d'elles."

"- Eh bien, vu que nous formons l'élément qui tient la chose grise en respect, et que l'une de nos principales caractéristiques est notre méchanceté essentielle, mon idée est que l'animal nous utilise comme répulsif.
Je l'ai fixé sans rien dire.
...Je suis conscient du fait que ça nous rend encore plus triviaux que tu l'estimais.
...C'est assez drôle quand on y pense, tu sais." 

Easy Money de David Simon
Editions Inculte / 2016 / 111p. / couverture : Rémi Pépin













La mer de corail 
de Patti Smith

Tristram (Souple) / 2013 (écrit en 1996, puis 2012) / 83p. / couverture : Patti Smith (photo)

Citations du livre :
"Il était destiné à être malade, très malade, bien que cela n'eût rien d'apparent. La jeunesse seule semblait expliquer son caractère fiévreux, et sa fièvre devenait de plus en plus exigeante. Le jardin romantique en lui était envahi de fleurs sauvages qu'il cueillait et jetait négligemment dans toutes les directions. Car il n'était pas naturaliste - plutôt archer,  arrosant de flèches une clairière où  soudain surgissaient des statues. Il avait fait apparaître un piédestal pour son propre amusement, et s'y asseyait pour virevolter.  L'art l'émouvait, non la nature - qui, avait-il clamé, devrait être redessinée ; ouverte et repliée comme un éventail."

"Personne ne pourrait entrer dans une âme composée de larmes ; on s'y noierait sûrement."

"Et d'un seul coup la complexité superbe du soi, dans sa pureté et sa vanité,  lui fut révélée,  brûlant jusqu'à prendre une forme qui lui était propre, une forme de savoir aussi luxuriante qu'une forêt que seule a touchée la miraculeuse frivolité de la nature."

Le déclin du courage d'Alexandre Soljenitsyne
Les Belles Lettres / 2017 / 64p.





Cristal qui songe de Théodore Sturgeon
 
J'ai lu / 2018 / 251p.

Citations du livre :
"L'humanité est un concept familier aux anormaux : à leur grand désespoir, ils s'en sentent en effet tout proches ; ils expriment leur parenté avec elle dans un sanglot de regret et ne cessent jamais de tendre vers elle leurs bras difformes."

"Le premier impératif de survie s'exprime en fonction de l'espèce ; le suivant en fonction du groupe ; le dernier en fonction de l'individu. Tout le bien, tout le mal, toute la morale, tout le progrès dépendent de l'ordre dans lequel on se conforme à ces trois impératifs. Si l'individu survit aux dépens du groupe, il met l'espèce en danger. Si le groupe entend survivre aux dépens de l'espèce il va manifestement au suicide. L'essence du bien et du mal réside là ; c'est de cette source que coule la justice pour l'humanité entière."

 T 

Mangez-le si vous voulez de Jean Teulé
Julliard / 2016 / 131p. / couverture : Frédéric Poincelet
Livre dédicacé













Cent mètres de silence de Jim Thompson
Editions Gallimard (Carré Noir) / 1974 (écrit en 1950) / 248p. 

Citations du livre :
"A première vue, on pourrait dire que tout avait débuté le dimanche après-midi où Elisabeth nous avait surpris ensemble, Carol et moi. Mais s'il devait y avoir un meurtre chaque fois qu'un mari ou une femme est pris en flagrant délit, il ne resterait pas grand monde sur terre."

"Certaines choses sont faites d'une manière si médiocre et si peu soignée qu'on donnerait je ne sais quoi pour qu'elles ne fussent pas bien intentionnées, et qu'on puisse en rire sans passer pour un salopard. J'ai eu souvent cette impression en projetant des actualités sur les cérémonies au Tombeau du Soldat Inconnu. Les cliques jouent, les gens chantent, chacun à sa façon qui , à leur yeux, est la bonne ; les généraux, les hommes politiques, les présidentes d'associations féminines débitent chacun un petit discours pour soi-même. Et leurs intentions sont pures, sacré bon sang (du moins je l'imagine)..."
 
Confessions d'un chasseur d'opium de Nick Tosches
Editions Allia / 2018 (écrit en 2000) / 78p.















L'expert 
de Trevanian

Gallmeister / 2017 (écrit en 1973) / 309p. / couverture : Sam Ward

Citations du livre :
"...Ce que j'ai de plus proche de ça, c'est mon adhésion sans défaut au principe du laisser-un-peu.
- Laisser un peu de quoi ?
- Laisser un peu de tout.  Laisser un repas avant d'être gavé. Quitter une soirée avant qu'elle en devienne assommante. Partir d'une ville avant d'avoir le sentiment qu'on la connaît.
- J'imagine que cela inclut les relations humaines ?
- Plus particulièrement les relations humaines. Il faut filer quand on est encore en période ascendante. S'en aller avant que les choses ne deviennent prévisibles ou, ce qui est pire, significatives. Il faut être disposé à sauter quelques épisodes pour protéger le souvenir.
- Je trouve que c'est une philosophie terrible.
- Je suis navré. C'est la seule que j'aie.
- C'est une philosophie de lâche.
- C'est une philosophie de survivant. Vous voulez du fromage ?"
 
"- Quelle est la tâche du missionnaire sinon de s'efforcer d'introduire le christ dans les non-initiés ? observa Jonathan."  

 U 
London Nocturne 
de Cathi Unsworth

Payot et Rivages / 2019 / 377p. / couverture : Mark Owen

Citation du livre :
"...Il recula le bras, prêt à lancer dans le fleuve ce cadeau empoisonné, à lui faire suivre la même trajectoire que Margaret McArthur - scellant ainsi une vengeance par le sang, exécutée de la main d'un gangster.
Au dernier moment, pourtant il se ravisa. Un tel geste ne permettrait pas à Margaret d'obtenir justice. Cette plaque serait sa propre pénitence, le symbole d'un échec cuisant qu'il devait conserver, parce qu'il lui rappellerait l'existence autour de lui d'une corruption dont il ne viendrait jamais à bout, quelle que soit sa détermination à la combattre... 
- Une assurance, dit-il à haute voix, en rangeant le disque dans sa poche. Pour un avenir meilleur."



 V 
Sukkwan Island de David Vann
Gallmeister / 2017 (écrit en 2008) / 193p. / couverture : Oli Winward

Citation du livre :
"Il était si fatigué qu'il ne pouvait garder les idées claires. Son esprit s'téait arrêté, son corps lui semblait minuscule, comme celui d'un bébé. Un tout petit bébé doré recroquevillé sur lui-même à l'intérieur d'un corps d'adulte, relié par des ficelles à chacun des membres de ce corps plus grand qu'il tirait vers l'intérieur. Il était en train de disparaître."







L'homme aux cercles bleus de Fred Vargas
J'ai Lu / 2013 (écrit en 1996) / 220p. / couverture : Julie Simoens d'après Mark Owen

Citations du livre :
"- Il n'empêche que vous croyez voir des choses sur les gens, que vous croyez voir des cancrelats sur les lèvres, que vous croyez que vos impressions sont des révélations, parce que ce sont les vôtres, et vous croyez que les êtres suppurent, et c'est faux. La vérité, qui est elle aussi pauvre et banale, c'est que tous les hommes sont haineux comme ils sont chevelus, et qu'ils peuvent tous rater une marche et tuer. J'en suis certain. Tous les hommes peuvent violer et tuer et toutes les femmes peuvent couper des jambes, comme celle de la rue Gay-Lussac le mois dernier. Ca dépend juste de ce qu'on a vécu, ça dépend juste de l'envie qu'on a de se perdre dans les vases grises et d'entraîner du monde avec. Ce n'est pas nécessaire de suppurer de naissance pour souhaiter écraser la terre entière en prix de sa nausée."

"- Ne me jugez pas méprisant, mais je n'ai pas d'intérêt pour ces infantilismes. Même le meurtre, je trouve que c'est de l'infantilisme. Les adultes-enfants m'ennuient, ce sont des cannibales. Ils ne sont propres qu'à se nourrir de la vitalité des autres. Ils ne se perçoivent pas. Et parce qu'ils ne se perçoivent pas, ils ne peuvent pas vivre, et ne sont rien d'autre qu'avides, du regard ou du sang de quelques autres. Ne se percevant pas, ils m'ennuient. Vous savez peut-être que la perception qu'à l'homme de lui-même m'intéresse plus - je dis bien la perception, la sensation, non pas la compréhension ou l'analyse - que toutes les autres solutions des hommes, et cela même si je vis d'expédients comme les autres..."

"Adamsberg avait raconté des trucs aussi. Des trucs à lui. Pas toujours clairs. Des trucs légers et des trucs lourds, sans qu'il soit certain que les trucs légers n'aient pas été justement les trucs lourds. Avec lui, c'était difficile de savoir. Sagesse des enfants, philosophie des vieux."

"- Oui mais quoi ? dit-elle tout haut en se levant d'un bloc. Ecrire quoi ? Pour quoi faire écrire ? Pour raconter de la vie, se répondit-elle. Foutaises !... 
Pour séduire ? C'est ça ? Pour séduire les inconnus, comme si les connus ne te suffisaient pas ? Pour t'imaginer rassembler la quintessence du monde en quelques pages ? Quelle quintessence à la fin ? Quelle émotion du monde ? Quoi dire ?... 
Ecrire, c'est rater."

La marque de Kâli 
d'Henri Vernes

Marabout Junior / 1956 / 156p. / couverture : Pierre Joubert / illustrations : Dino Attanasio

Citations du livre :
"Mainright connaissait mon goût pour l'aventure et aussi ma propension à prendre le parti de toute cause valable. Peut-être ne le savez-vous pas, mais certains m'appellent Bob Morane-Don Quichotte."

"Tout dans Sheela Khan indiquait que, jamais de sa vie, cet homme n'avait trébuché sur une bordure de trottoir, manqué un escalier ou laissé tomber sa fourchette au cours d'un dîner officiel. Sheela Khan semblait coulé dans le moule même de la perfection."

"...il se souvenait de ce sage proverbe affirmant que la prudence est la mère de la porcelaine. C'était bien ainsi que Morane se sentait devant le gigantesque Mongol : une fragile pièce de porcelaine que Kao aurait pu briser d'une simple chiquenaude."

"- Faites donc confiance à Bill. S'il a décidé de grimper à bord de cet avion, il y grimpera, même s'il devait se déguiser en hôtesse de l'air...
A cette image, Bob ne put se retenir d'éclater de rire. Sans comprendre Lowbridge le regardait, le croyant soudain devenu fou. Bob ne tarda cependant pas à se calmer. 
- Excusez-moi, sir Graham, mais si vous saviez comment Bill Ballantine est bâti, vous comprendriez comme il est impossible de pouvoir l'imaginer sous l'uniforme d'hôtesse de l'air..."

"Bill Ballantine lui coupa la parole. Et Bill possédait une façon bien à lui de couper la parole aux gens dont la tête ne lui revenait pas. Un solide crochet du droit, et son interlocuteur se tenait coi durant une bonne demi-heure au moins. Si Bill frappait trop fort, cette demi-heure pouvait d'ailleurs très bien se muer en éternité."

Le cratère des immortels 
d'Henri Vernes

Librairie des Champs-Elysées / 1980 (écrit en 1967) / 154p. / couverture : Antonio Paras

Citations du livre :
"- Tâchez de m'en trouver dans un autre quartier gronda-t-il. Et s'il n'y en a plus sur la Rive Gauche, cherchez sur la Rive Droite... A moins que vous n'ayez peur de franchir la Seine et que...
Bob n'entendit pas la suite. Il avait raccroché. C'était plus prudent. Lorsque Bill Ballantine se mettait à parler whisky, on savait quand ça commençait mais jamais quand ça finissait. Et au prix où étaient les communications longue distance..."

"Comme ils franchissaient le seuil, l'odeur méphitique de l'humidité et de la moisissure leur sauta au visage. Une obscurité presque totale régnait à l'intérieur de la construction. Ils durent allumer leurs torches électriques dont les faisceaux lumineux balayèrent les murs d'une grande salle au plafond bas et crevassé par endroits. Dans les angles, de larges toiles d'araignée poudrées de poussière s'enchevêtraient. Une grande table métallique à demi rongée par la rouille et encombrée de quelques verres et bouteilles de bière, était dressée contre l'un des murs, tapissés de cartes géographiques qui s'en allaient en lambeaux. Quelques sièges grossiers, un tableau noir attaqué par les xylophages, deux téléphones de campagne d'un modèle périmé, semblables à ceux utilisés au cours de la dernière guerre mondiale par les armées du Reich, c'était là tout l'ameublement de la casemate."

"L'effarement le plus total privait Bob Morane et ses compagnons de toute énergie, les empêchant de faire le moindre geste, de prononcer la moindre parole. Pourtant, les questions se pressaient sur leurs lèvres, questions qui leur était inutile de formuler. Ils savaient qu'ils n'y trouveraient pas de réponse. En plus, une irrésistible envie de fuir les étreignait. De fuir ces lieux maudits où l'impossible devenait coutumier, où la magie se changeait en réalité."

"Finalement, Morane renonça.
- Rien à faire, jeta-t-il d'une voix sourde, la sueur lui perlant au front, car il venait d'accomplir un violent effort et il faisait une chaleur de fournaise à l'intérieur de la casemate. Tu viens de dire, Bill, qu'il te semblait que chacun de ces hommes pesait des milliers de tonnes. Ils pèsent beaucoup plus que cela... ou rien du tout... Mon explication te paraîtra peut-être fantaisiste mais, à mon avis, ils appartiennent à une autre dimension de l'espace-temps, et ils sont ici en quelque sorte en surnombre...
- En quelque sorte... fit Bill que les deux SS écrasaient chaque minute davantage. Ces maudits nazis sont du temps solidifié et rien d'autre..."

"Mon projet était simple : il s'agissait, pendant un certain laps de temps, de capter l'image ainsi que la pensée d'un individu et, ensuite, de faire sortir cette image et cette pensée de notre univers à trois dimensions pour les transporter sur un plan supérieur de l'espace, les y mettre en conserve en quelque sorte. Il suffit alors, après des années, voire des siècles, d'opérer le processus inverse pour que l'homme en question revienne en chair et en esprit dans notre continuum espace-temps, absolument semblable à ce qu'il était au moment où il a été transporté pour la première fois...
...bientôt, j'effectuerai les manoeuvres nécessaires pour rendre à ces spectres extra-temporels toute leur humanité... Déjà j'ai donné à cette base le nom de Cratère des Immortels. Plus tard, avec des machines plus puissantes et plus nombreuses, nous pourrons ainsi mettre en conserve des armées entières de guerriers d'élite et préparer la revanche éclatante du IIIe Reich."

Le lagon aux requins d'Henri Vernes
Marabout Junior / 1962 / 157p. / couverture : Pierre Joubert / illustrations : Henri Lievens 

Citations du livre :
"Pourtant, Bob savait ne pouvoir ainsi s'arrêter dans chaque île, là où le conduisait son humeur vagabonde, car toute une vie ne lui aurait pas suffi alors pour explorer la Mélanésie et il se savait condamné à sa limiter, à demeurer sur sa faim."

"- Vous ne les entendez pas ? s'exclama-t-il. C'est une véritable obsession ! Toute la nuit, ils ont frappé leurs damnés tam-tams... Et ça continue... C'est à en devenir fou.
- Bien sûr que je les entends, fit Bob sans s'émouvoir. Et après ? Pouvons-nous empêcher ces pauvres gens de se distraire en faisant un peu de musique ?"

"Il avait tué la pieuvre géante, lutté contre les Papous cannibales, combattu le Crabe Noir, risqué d'être happé par les requins du lagon, et cela avec un courage digne des héros antiques. Pourtant, à présent, il se sentait tout à coup petit et faible. Le prochain adversaire qu'il allait devoir affronter était une machine à écrire. Et il comprit que ses ennuis commençaient..."

 W

H.P.L. suivi de Celui qui bave et qui glougloute de Roland C. Wagner
Hélios / 2017 / 157p. / couverture : Philippe Caza
Roland C. Wagner témoigne son amour pour Lovecraft à travers la réédition de H.P.L., un texte autobiographique fictionnel érudit et ludique sur l'homme de Providence. "What If" Lovecraft n'était pas mort en 1937 ? Aurait-il côtoyé et agacé ses exégètes ? Aurait-il évolué au niveau de sa pensée ?
Le texte est suivi de Celui qui bave et qui glougloute, une nouvelle plaisante empruntant la forme d'un western steampunk historique citant Lovecraft, son panthéon monstrueux et même les frères Dalton. Une curiosité littéraire, malgré tout mineure dans l'oeuvre de l'immense Roland C. Wagner.

Citation du livre :
"Jamais écrivain n'eut de public aussi éloigné de ce qu'il est lui-même. Robert (Bloch) m'a procuré l'un de ces fanzines qu'ils consacrent à ma modeste personne - du moins, à la vision qu'ils en ont - et j'ai eu du mal à croire ce que j'y lisais. L'un des articles prétend que je me suis livré à la magie noire pour vous empêcher d'être incorporé ! Un autre assure que j'ai reçu l'initiation atlante dans une grotte sur les bords du Miskatonic ! Comment peut-on écrire de telles sottises ? Si j'avais eu connaissance de ce genre de choses il y a quinze ou vingt ans, j'aurais pris ma plume pour adresser à ce torchon mon indignation la plus vengeresse, mais je me fais vieux et ma main court sans cesse plus lentement sur le papier..."
 
La saison de la sorcière de Roland C. Wagner
Les Moutons Electriques / 2017 / 230p. / couverture : Melchior Ascaride















Le nombril du monde de Roland C. Wagner
Les Moutons Electriques (coll. Les Saisons de l'Etrange) / 2018 / 128p. / couverture : Melchior Ascaride

Citation du livre :
"Les combattants du Bien ont leurs défauts, eux aussi."



L'extinction de l'espèce humaine d'H.G. Wells
Petite Biblio Payot Classiques / 2018 (publiés entre 1891 et 1896) / 83p.

Citation du livre :
"Tout membre de la classe moyenne passe d'abord par une période d'activité et d'imagination, de "vivacité et d'excentricité", de Sturm und Drang. Il choque ses tantes. Bientôt, pourtant, il se rend compte que les choses sont sérieuses. Il devient terne ; il choisit une profession ; des ventouses apparaissent sur sa tête ; et il étudie. Enfin, il se range : il se marie. Ses folles ambitions, ses perceptions délicates, esthétiques, devenues inutiles dans cet environnement de calme félicité domestique, s'atrophient. Il sécrète une maison, ou un "ordre établi", et s'entoure de matières inorganiques et serviles. Il se sépare de sa queue de bohème. Désormais, son existence ne consiste qu'à recevoir passivement ce que le hasard et la vie professionnelle lui prodiguent ; presque réduit à une simple excroissance végétative de la rue, il trouve dans la quiétude de sa vocation ce contentement sans nuances qui remplace le bonheur."


La Cavale de Billy Micklehurst de Tim Willocks
Editions Allia / 2012 / 42p. / édition bilingue / couverture : Vincent van Gogh "Les Souliers"

Citation du livre :
"
Les fantômes étaient réels, il le jurait devant Dieu. Il pouvait les voir aussi bien qu’il me voyait… Billy roulait des yeux empreints d’une pitié terrible et ses mains palpitaient comme des ailes brisées. Car la chose la plus horrible de toutes, c’était qu’aucun d’eux ne savait pourquoi ils avaient été abandonnés… Non, c’étaient juste des gens, c’est tout, qui ne savaient pas s’échapper, ni pourquoi, d’entre tous les vivants, seul Billy Micklehurst pouvait se dresser dans l’obscurité et témoigner de leur souffrance. 
Vous voyez, ils comptaient sur Billy Micklehurst pour tous les libérer. Et la source des tourments de Billy était celle-ci : il ne savait pas comment cela pourrait jamais se faire. "

"A cette époque, je n’avais que peu idée de ce que l’alcool pouvait faire au cerveau et de l’horreur aveugle de la psychose. Je ne savais pas que l’esprit de Billy était l’équivalent neurologique du paysage dévasté qu’il habitait. Les rues de sa mémoire et ses hallucinations étaient, de façon erratique, éviscérées et en ruines, bombardées et calcinées, plongées dans l’obscurité, emplies de gravats et infestées de rats affamés. L’intérieur de son crâne était comme les fragments brouillés d’innombrables puzzles - trempés dans l’alcool à brûler, cramés par les difficultés, ravagés par la malnutrition et la maladie - constamment assemblés et rassemblés par des mains tremblantes en tableaux fantastiques, distordus et pourtant endurés comme réels. Parmi ces morceaux de puzzle forgés par l’illusion, la psychose et l’imagination d’un cerveau endommagé, propulsé dans des contrées horribles et inconnues, il y avait sans doute de grands pans de mémoire réelle, d’événements réels, de crimes réels, d’atrocités et de souffrance. Et pourtant, lesquels étaient lesquels - lesquels étaient réels, lesquels imaginaires et lesquels les progénitures malfamées des deux -, personne ne le saurait jamais, et surtout pas Billy lui-même. Pour Billy, toutes ces choses étaient aussi concrètes que la table devant laquelle il était assis."

Liens de sang de Francis Paul Wilson
Presses de la cité (Pocket Terreur) / 1993 (écrit en 1991) / 300p. / couverture : P. O. Templier

Citation du livre :
"- Ce que j'aimerais que tu ne sois pas flic. 
- Je crois bien que c'est héréditaire. Je tiens ça de mon père, je n'y peux rien. 
- D'accord. Dans ce cas, ce que j'aimerais que tu ne sois pas flic à New York.
- Où cela alors ?
- Dans un endroit qui ne soit pas un repaire de camés, de maquereaux, de violeurs et de tueurs.
- Je ne suis pas de ton avis, Kara. Pour moi, cette ville n'est pas remplie de camés, de maquereaux, de violeurs et de tueurs, comme tu dis. Ce ne sont pas eux qui font la ville. Ils ont été attirés par ses dimensions. Manhattan ressemble à un immense lac, eux ne ne sont que l'écume qui flotte à la surface. Ils accaparent l'attention. Trop souvent, les étrangers ne voient qu'eux en arrivant ici et ne souviennent que d'eux en repartant. A cause de l'écume, le lac peut paraître répugnant, mais il ne faut pas assimiler l'un à l'autre. Je travaille ici pour tous les autres, ceux que l'on ne remarque pas, qui vivent et travaillent ici."

Dernier meurtre avant la fin du monde 
de Ben H. Winters

10/18 / 2016 / 334p. / couverture : Roy Bishop - Arcangel

Citations du livre :
"Les gens, dans l'ensemble, vaquent simplement à leurs affaires. Ils vont au boulot, s'assoient à leur bureau, espèrent que la boîte sera toujours là lundi prochain. Ils vont au supermarché, poussent leur chariot, espèrent qu'il y aura à manger dans les rayons aujourd'hui. Retrouvent leur chérie à l'heure du déjeuner pour aller acheter une glace. D'accord, bien sûr, certains ont choisi de mettre fin à leurs jours, et d'autres d'aller réaliser leurs rêves, d'autres encore cherchent partout de la drogue ou "se baladent la bite à l'air"... Je comparerais l'ambiance qui règne sur la ville à l'état d'esprit d'un enfant qui n'a pas encore d'ennuis, mais qui sait que ça ne va pas tarder. Il est dans sa chambre, dans l'expectative, "attends un peu que ton père soit rentré". Il est maussade et irritable, sur les nerfs. Perdu, triste, tremblant de savoir ce qui va lui tomber dessus, et tout au bord de la violence ; pas en colère, mais envahi par une anxiété qui peut facilement virer à la colère."
 
"Cela ne se voit pas dans les yeux des gens, pas par ce temps : les bonnets de laine sont tirés bien bas, les visages tournés vers le trottoir couvert de neige fondue. Mais cela transparaît dans leur allure, cette manière lasse de marcher en traînant les pieds. On devine ceux qui n'iront pas jusqu'au bout. Ici, un futur suicidé. En voilà un autre. Celui-ci ne tiendra pas le coup. Cette femme, celle qui marche bien droite, le menton haut : elle, elle va résister, faire de son mieux, prier quelqu'un ou quelque chose, jusqu'à la fin."

"Dans mon rêve incessant, la balle qui a traversé le crâne de Naomi devient une boule de feu et de roche qui traverse la fragile croûte terrestre, creusant des tranchées dans le paysage, explosant les roches et le sous-sol sédimentaires, éventrant le fond des mers et projetant des panaches de vapeur océanique. Toujours plus loin, elle s'enfonce, traçant son chemin, libérant ses stocks énormes d'énergie cinétique, de même qu'une balle traverse une cervelle, arrachant des caillots tièdes de matière grise, tranchant des nerfs, créant des ténèbres, entraînant les pensées et la vie dans son sillage."
 
J-77 (Dernier meurtre avant la fin du monde **)
de Ben H. Winters

10/18 / 2016 / 310p. / couverture : Tim Robinson - Arcangel

Citations du livre :
"J'aimerais pouvoir abandonner ma sœur à ses copains et à ses plans débiles. J’aimerais pouvoir “m’en soucier comme de mon premier gilet de flanelle”, comme aurait dit mon père, de cette enfant égoïste, indisciplinée, ignorante. Mais que voulez-vous, c’est ma sœur. Nos parents sont morts, ainsi que le père de mon père, qui nous a élevés, et c’est ma responsabilité de m’assurer, pour le moment du moins, qu’elle reste en vie."
 
"Parce qu’une promesse est une promesse, officier Cavatone, et que la civilisation n’est qu’un ensemble de promesses, et rien d’autre. Un prêt immobilier, un serment de mariage, la promesse de suivre la loi, l’engagement de l’appliquer. Et à présent que le monde est en train de s’écrouler, tout ce monde branlant, chaque promesse non tenue est un caillou jeté contre la paroi en bois de cet édifice en pleine chute."
 
"...et je les ai traités négligemment, comme des objets...et chacun de nos choix en détermine d’autres ; chacun des pas que nous faisons laisse derrière nous mille univers potentiels morts."
 
Le garçon perdu de Thomas Wolfe
Les éditions du chemin de fer / 2017 (écrit en 1937) / 120p. / illustratrice : Clara Citron

Citation du livre :
"C'était pour lui dans l'image de son âme le pivot de la terre, le noyau granitique de l'immuabilité, l'endroit éternel où toutes les choses venaient et passaient et qui demeurait toujours et ne changerait jamais."
 
 
 
 
 
 

 Z 
Une assemblée de chacals de S. Craig Zahler
Gallmeister / 2018 / 343p. / couverture : Mathieu Persan  

Citation du livre :
"- Aucun de nous n'est un martyr. On a tous commis des actes horribles et on mérite d'être pendus. Je voulais seulement que Mlle Jeffries sache qu'il n'y a jamais eu de méchanceté chez James Lingham.
- Et vous ? demanda son père.
- Je voulais être shérif quand j'étais petit, mais ça s'est mal passé pour moi et je suis devenu méchant.
- Ca se passe souvent comme ça, dit son père.
A ce moment-là, Beatrice remarqua que le timbre de la voix d'Oswell et celui de son père étaient exactement le même." 


Toi l'immortel de Roger Zelazny
Hélios / 2018 (écrit en 1973) / 266p. / couverture : John Jude Palencar

Citations du livre :
"- Lorsque l'humanité est sortie des ténèbres, elle a ramené une profusion de légendes, de mythes et de souvenirs de créatures fantastiques. Nous sommes en train de replonger dans le gouffre de ces mêmes ténèbres. La force de vie s'affaiblit et vacille, et il s'opère un retour vers ces formes premières qui, depuis très longtemps, n'étaient plus que les vagues souvenirs communs d'une race..."

"En jetant un regard vers le passé il semblait que la trame de ma vie n'ait été tissée que d'une succession d'arrivées et départs, de bonjours et d'au revoir. Mais la Terre, elle, tourne toujours."  


L'uniformisation du monde 
de Stefan Zweig
Editions Allia / 2021 (écrit en 1925) / 47p. / édition bilingue

Citation du livre :
"Le dernier recours ; il ne nous en reste qu'un seul, puisque nous considérons la lutte vaine : la fuite, la fuite en nous-mêmes. On ne peut pas sauver l'individu dans le monde, on ne peut que défendre l'individu en soi. La plus haute réalisation de l'homme spirituel reste la liberté, la liberté par rapport à autrui, aux opinions, aux choses, la liberté pour soi-même. Et c'est notre tâche : devenir toujours plus libre, à mesure que les autres s'assujettissent volontairement ! Plus les intérêts se diversifient et s'étendent dans tous les cieux de l'esprit, plus l'inclination d'autrui devient monotone, à sens unique, mécanique ! Et tout cela sans ostentation ! Ne vous en vantez pas : nous sommes différents ! N'affichez pas votre mépris pour toutes ces choses, qui ont peut-être un sens supérieur que nous ne comprenons pas. Séparons-nous à l'intérieur, mais pas à l'extérieur : portons les mêmes vêtements, adoptons tout le confort de la technologie, ne nous consumons pas dans une distanciation méprisante, dans une résistance stupide et impuissante au monde. Vivons tranquillement mais librement, intégrons-nous silencieusement et discrètement dans le mécanisme extérieur de la société, mais vivons en suivant notre seule inclination, celle qui nous est la plus personnelle, gardons notre propre rythme de vie ! Ne détournons pas le regard par orgueil, ne nous éloignons pas effrontément, mais regardons, cherchons à reconnaître puis à rejeter sciemment ce qui ne nous appartient pas, et maintenons sciemment ce qui nous semble nécessaire. Car si nous refusons en notre âme l'uniformité croissante de ce monde, nous restons reconnaissants et dévoués à ce que celui-ci a d'indestructible, à ce qui demeure au-delà de tout changement... Si tout ce que l'on appelle notre culture, avec un nom regrettable et artificiel, devient de plus en plus morcelé et désillusionné, le "bien premier de l'humanité", comme Emil Lucka désigne les éléments de l'esprit et de la nature dans son merveilleux livre, ne peut être monnayable auprès des masses, tant il gît au plus profond des puits de l'esprit, dans les galeries souterraines des sentiments, il se tient trop loin des rues, trop loin du confort. Ici, dans l'élément éternellement transformé et toujours prompt au renouvellement, une infinie variété attend les volontaires : voici notre atelier, notre monde à nous, qui ne sera jamais monotone."  

Homicide mode d'emploi de Fredric Brown
NEO / 1986 / 176p. / couverture : Jean-Claude Claeys
Anthologie de nouvelles.

















Les marécages de Joe R. Lansdale
Folio Policier / 2016 / 388p.

Citation du livre :
"Oh, oui, à cette époque, je n'aurais pas été surpris de découvrir qu'on avait moyen d'atteindre la lune en grimpant au sommet de l'arbre le plus haut et qu'avec une bonne paire de ciseaux, on pouvait la couper en deux !"









Le dernier chant d'Orphée de Robert Silverberg
Actu SF / 2012 / 178p. / couverture : Zariel

Citations du livre :

"..."






Le Monarque de la Vallée de Neil Gaiman

Au Diable Vauvert / 2017 / 111p. / couverture et dessins : Daniel Egnéus
Dans l'univers d'American Gods.

Citations du livre :

"..."




Au-delà de Sherlock Holmes (collectif)
Rivages/Noir / 2017 / 125p. / couverture : André Sanchez
Anthologie de courts récits pastiches sur l'univers et le personnage de Sherlock Holmes, avec Anthony Boucher, Poul Anderson, etc.

Citations du livre :

"..."




L'Exorciste de William Peter Blatty
Robert Laffont (Pavillons Poche) / 2016 / 532p.

Citations du livre :

"..."



Dans la maison du ver de George R. R. Martin
Pygmalion / 2017 / 136p.

Citations du livre :
"..."



Nous avons tous peur de B. R. Bruss
Bibliothèque Marabout / 1974 / 186p. 
Livre écrit en 1956.

Citations du livre :
"..."













Un homme dans la foule de Budd Schulberg
Editions des Equateurs / 2017 / 91p. / couverture : Stéphane Rozencwajg
Livre écrit en 1953.

Citations du livre :
"Il voulait traiter des sujets. Telle est l'une des plaies dont notre époque a hérité. Les disc-jockeys ne passent plus de disques. Maintenant, ils vous font des conférences visant à résoudre les problèmes de circulation à New York, ou à améliorer les Nations unies."

"C'était l'un de ces imposteurs magnifiques capables de s'engloutir eux-mêmes dans leur propre sincérité."


"Il était effarant et effrayant de voir à quel point Lonesome, ce gondolier de la boîte-à-cigares, s'exprimait sur les sujets les plus vastes sans avoir la moindre connaissance de l'arrière-plan factuel ou historique. Un ignorant hardi qui, avec le courage de son ignorance, n'hésitait pas une seconde à se dresser et à expliquer à ses "voisins" - ce qui veut dire à tous les Américains - comment mener leurs propres affaires et celles de la nation."



Le Volcryn de George R. R. Martin
Actu SF / 2012 / 161p. / couverture : Last

Citation du livre :
"Et quand j'ai finalement touché Royd, pour la première et dernière fois, son corps était encore chaud mais lui était mort. Il n'a rien senti. Je n'ai pas su tenir cette promesse. 
Mais il y en a une autre que je peux tenir. 
Jamais je ne le laisserai seul avec elle. 
Jamais."




Skin Trade de George R. R. Martin
Actu SF / 2012 / 227p. / couverture : Andy Brase

Citations du livre :
"Tu viens du fer, William Flambeaux, mais nous, les Harmon, nous avons toujours appartenu au sang. Nous avions le bétail et l'abattoir, mais bien avant cela, avant que cette cité ou cette nation n'existent, le Vieux Manoir était le haut lieu du commerce des peaux (skin trade en VO)."

"Joan Sorenson n'a pas été dévorée par un animal mademoiselle Wade. Elle a été écorchée vive, et s'est vidée de son sang. La partie manquante de son corps, c'est sa peau.
"




L'homme truqué de Maurice Renard
L'Arbre vengeur / 2014 / 134p. couverture : Greg Vezon

Citation du livre :
"Pourtant, lorsque la suprême vibration de la cloche s'éteignit sur le bourg, j'étais encore figé dans la même attitude... Au dernier coup de midi, Jean Lebris, l'aveugle, avait regardé sa montre et l'avait mise à l'heure."














Nous allons tous très bien, merci de Daryl Gregory
Le Bélial / 2015 / 193p. couverture : Aurélien Police

Citation du livre :
"J'ai l'impression que nous sommes jugés en permanence, dit-il. 
Il avait pesé la formule pendant quelque temps. Ce "nous" était stratégique ; ce n'était pas seulement son affaire : tout le groupe était agressé." 











Malpertuis de Jean Ray
Alma Editeur / 2017 / 270p. couverture : Philippe Foerster

Citation du livre :
"..." 














La Maison de Soie d'Anthony Horowitz
Le Livre de Poche / 2011 / 381p. couverture : Constance Clavel

Citation du livre :
"Vous auriez montré une goute d'eau à Holmes et il en aurait déduit l'existence de l'Atlantique. Vous me l'auriez montrée à moi et j'aurais cherché un robinet. C'était la différence entre nous deux." 












Notes sur la mélodie des choses de Rainer Maria Rilke
Allia


Interférences de Yoss
Hélios
















Conversations : William S. Buroughs / Andy Warhol de Victor Bockris
10/18 / 2014 / 185p.


Citation du livre (Victor Bockris à propos de William et Andy) :
"Tous deux étaient des agents doubles, des hommes hardis, forts et courageux, qui avaient résisté quand tout le monde baissait les bras, et avaient fait voler en éclats l'establishment. Ils étaient tous les deux mariés à leur travail, torturés pas de grandes âmes romantiques et la nécessité d'une solitude totale."










L'Histoire d'un roman de Thomas Wolfe
Editions Sillage / 2016 / 80p.

















L'Océan au bout du chemin de Neil Gaiman
Au Diable Vauvert / 2014 / 315p.

















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STEPHEN KING


Blaze de Richard Bachman (pseudo)
La Tour sombre T.1 : Le Pistolero de Stephen King (Editions 84 - 1998)


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GRAHAM MASTERTON


Le Diable en gris de Graham Masterton (Bragelonne, édition Stars - 2015)
Manitou de Graham Masterton
Wendigo de Graham Masterton (Bragelonne - 2009)
Magie indienne de Graham Masterton 
Corbeau de Graham Masterton 
La Vengeance du Manitou de Graham Masterton (Néo - 1985)
Le Djinn de Graham Masterton (Néo - 1985)
Les Puits de l'enfer de Graham Masterton (Néo - 1985)
Descendance de Graham Masterton (Bragelonne - 2008)
La Cinquième sorcière de Graham Masterton (Bragelonne - 2010)


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TIM POWERS

Les Voies d'Anubis de Tim Powers (Bragelonne - 2013)
Le poids de son regard de Tim Powers (Bragelonne - 2013)



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JIM THOMPSON

Rage noire de Jim Thompson (Rivages/Noir - 2004)

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